Les microalgues les plus cultivées
Il existe plusieurs milliers d’espèces de microalgues. Ces microorganismes croissent rapidement et utilisent la lumière du soleil pour fixer le carbone, fabriquer leur nourriture et assurer ainsi leur développement.
Elles sont, depuis plusieurs années, considérées comme une source quasiment intarissable de protéines pour nourrir la planète. Mais leur utilité va bien au-delà, car elles sont également riches en lipides, en sucres et en molécules variées. Elles représentent donc un formidable « or vert » avec des applications multiples en nutrition, mais aussi en cosmétique et dans le domaine plus étonnant des biocarburants.
Synoxis Algae vous propose le portrait de quelques microalgues le plus souvent cultivées.
La spiruline, le « superaliment »
La spiruline appartient à la vaste famille des cyanobactéries ou microalgues bleu-vert. Cet organisme procaryote ne possède pas de noyau cellulaire. Elle fait partie des organismes les plus vieux de notre planète puisqu’elle existe depuis plus de 3 milliards d’années.
Parmi les 1500 espèces connues de cyanobactéries, 36 espèces de spirulines sont comestibles et utilisables dans l’alimentation humaine. Arthrospira platensis est actuellement l’espèce la plus cultivée.
La spiruline contient entre 55 % et 70 % de protéine de très bonne qualité ce qui représente à peu près 2,5 g à 3,5 g de protéine pour 5 g de spiruline en poudre. Elle représente également une excellente source de caroténoïdes dont le bêta-carotène. Elle contient également une grosse quantité de fer et d’acide gamma linolénique de la famille des oméga-6.
Mais ce n’est pas tout. Elle contient aussi un pigment bleu naturel, la phycocyanine qui peut servir de colorant alimentaire et qui possède aussi une activité antioxydante.
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) considère la spiruline comme l’aliment idéal pour l’humanité au 21e siècle. Dans le même ordre d’idées, l’UNESCO la considère comme l’aliment « de demain » le plus complet !
La Chlorelle, une algue riche en nutriments
La Chlorelle vit sur Terre depuis 1,5 à 2 milliards d’années. Cette algue unicellulaire d’eau douce, plus petite qu’un globule rouge humain, existe à l’état sauvage dans les lacs et les étangs du monde entier.
On dénombre actuellement une vingtaine d’espèces de chlorelle, mais l’espèce Chlorella vulgaris représente le sujet le plus intéressant d’un point de vue nutritionnel. Contrairement à la spiruline, la chlorelle est un organisme eucaryote unicellulaire qui possède un noyau. Elle est riche en chlorophylle et en cellulose.
Chlorella vulgaris et les autres membres de cette espèce peuvent être aussi considérés comme des « superaliments ». Ils sont constitués de plus de 50 % de protéines et contiennent de la chlorophylle et de la lutéine en quantité exceptionnelle.
Ils sont très riches également en acides gras essentiels polyinsaturés de type oméga-3 et en sels minéraux.
Chlorella représente une source étonnante de vitamine B1, B6 et B12 que l’on trouve d’habitude dans les viandes et les produits laitiers. Elle contient aussi une quantité non négligeable de vitamine E.
Dunallelia salina, l’algue rouge antioxydante.
Dunallelia salina est une algue microscopique qui vit dans les milieux aquatiques où la teneur en sel est très élevée comme les marais salants.
Sa couleur rouge atypique est due à la présence de quatre pigments qui lui confère également une action antioxydante. Ses pigments sont le bêta-carotène, l’astaxanthine, la lutéine et la zéaxanthine.
Elle représente aussi une excellente source d’acides gras polyinsaturés de type oméga-3 et oméga-6.
Ses nombreux antioxydants possèdent de nombreuses qualités pour la santé :
• Le bêta-carotène et la lutéine activent la production de mélanine par la peau pour renforcer sa résistance aux UV du soleil ;
• Ses antioxydants permettent de lutter contre le vieillissement des cellules ;
• Différentes études prouvent que les caroténoïdes qu’elle contient protègeraient de certaines maladies cardiovasculaires et de la démence sénile.
La Klamath ou AFA
Aphanizomenon flos-aquae ou AFA tire son nom du lac Klamath en Oregon aux États-Unis dans lequel elle croit naturellement. Cette algue microscopique possède de nombreuses propriétés nutritives et thérapeutiques.
Cette microalgue bleu-vert, comme la spiruline, contient encore plus de minéraux, de vitamines et d’oligoéléments que cette dernière. La klamath est utilisée depuis très longtemps comme nourriture et médicament traditionnel par certains peuples du Japon, du Mexique et d’Afrique.
Cette microalgue est parfaite pour stimuler les défenses immunitaires et pour améliorer les performances intellectuelles. Elle peut donc être consommée par les étudiants, les sportifs, les personnes âgées ou encore les personnes souffrant de fatigue chronique.
La phycocyanine qu’elle contient convient aux personnes souffrant de problèmes inflammatoires.
L’algue Isochrysis galbana Tahiti ou T-ISO
L’algue brune Isochrysis galbana est une microalgue marine très riche en DHA, un acide gras oméga-3 polyinsaturé. Elle constitue un aliment d’une grande qualité pour la nutrition de diverses espèces marines élevées dans des écloseries et destinées à l’alimentation humaine.
Elle est prisée par les mollusques comme les palourdes, les moules, les huîtres et les crustacés comme les crevettes. Sa croissance est rapide, surtout dans les régions tropicales.
Elle est utilisée en combinaison avec d’autres espèces d’algues.
La microalgue marine Odontella aurita
Odontella aurita est une microalgue marine très riche en Oméga-3. Elle fait partie des diatomées, car elle possède un squelette externe constitué de silicium marin.
Cette microalgue est une incroyable source d’oméga-3 du genre DHA et EPA indispensable à une bonne santé du cœur. Malheureusement, notre alimentation est trop pauvre en oméga-3 qu’il faut dès lors trouver dans les poissons comme la sardine, le saumon ou le maquereau.
Mais nous en consommons bien trop peu, c’est pourquoi Odontella peut combler cette carence.
Cette microalgue marine apporte du silicium qui intervient dans le corps humain au niveau des os, de la peau, des cheveux, des ongles et des cartilages.
Mais ce n’est pas tout. Elle possède d’autres qualités :
• Elle est riche en vitamines B2, B3, B6, PP et provitamine A ;
• Elle contient jusqu’à 17 acides aminés essentiels à la reconstruction cellulaire ;
• Elle intervient dans la fixation du calcium ;
• Enfin, elle favorise une bonne santé psychologique.
Haematococcus pluvialis, l’autre algue antioxydante
Dans des conditions stressantes et hostiles, l’algue verte Haematococcus pluvialis possède l’étonnante capacité de produire un pigment rouge, l’astaxanthine. Ce colorant lui permet de subsister en cas de températures élevées ou en cas de manque d’eau.
Cette algue constitue la nourriture favorite de nombreux crustacés, leur donnant une coloration rouge lorsqu’ils sont cuits pour être consommés.
L’astaxanthine est un pigment ayant une très grande capacité antioxydante. Sa présence dans l’algue Heamatococcus lui confère les qualités suivantes pour la santé humaine :
• Son action antioxydante protège notamment les cellules nerveuses du vieillissement accéléré ;
• Elle protège la peau des effets néfastes des UV ;
• Elle possède une action anti-inflammatoire au niveau des articulations, des tendons et des muscles.
Euglène, animal ou végétal ?
Euglène gracilis est un organisme de couleur verte faisant partie des euglènes. Ces microorganismes, qui mesurent à peine 0,05 mm de longueur, se développent dans les eaux stagnantes des étangs et des mares.
Ils possèdent des caractéristiques si particulières qu’il est quelques fois difficile de les classer dans la grande famille des protozoaires ou des algues.
Les euglènes possèdent en effet de la chlorophylle qui leur permet de produire leur propre biomasse avec du dioxyde de carbone et de l’eau.
Elles sont aussi capables de se nourrir de proies solides, car leur flagelle natatoire leur permet de se déplacer.
Les euglènes sont des êtres vivants qui se reproduisent très rapidement dans des conditions minimums constituées uniquement d’eau et de lumière.
Elles sont très riches en minéraux, en vitamines et en acides aminés divers. Elles sont utilisées dans le domaine de la cosmétique, car elles possèdent du béta-glucan ayant une action antiride confirmée. Cette molécule pénètre profondément dans la peau pour activer les fibroblastes, les cellules sécrétrices de collagène.
Nannochloropsis salina, la base du plancton marin
L’algue Nannochloropsis est une algue qui fait partie du phytoplancton marin. Il existe six espèces qui ont été répertoriées, dont Nannochloropsis salina.
Cette espèce est très intéressante, car elle représente une excellente source d’EPA, un acide gras polyinsaturé de type oméga-3. Elle est donc très intéressante pour l’alimentation humaine.
Elle produit également de nombreux pigments comme l’astaxanthine, la zéaxanthine et la canthaxanthine.
Elle possède aussi la capacité de dégrader les déchets azotés comme l’ammoniac et les nitrates. Elle représente donc un hôte de choix pour instaurer un équilibre azoté dans les aquariums tout en nourrissant les larves de nombreux poissons.
Le phytoplancton marin Tetraselmis Suecica
L’algue verte Tetraselmis Suecica est une microalgue marine faisant partie du phytoplancton. Elle possède également la capacité de se déplacer, car elle est équipée de deux flagelles natatoires.
En raison de sa grande richesse en lipides polyinsaturés EPA et DHA de la famille des oméga-3, cette microalgue est utilisée en aquaculture pour l’alimentation des mollusques bivalves, des crevettes et des rotifères. Sa culture demande des qualités salines optimums pour une croissance idéale.
Elle est aussi utilisée dans les cosmétiques, car elle est riche en antioxydants qui permettent d’augmenter les enzymes de défenses contre les radicaux libres responsables du vieillissement cutané.
Scenedesmus obliquus, la microalgue contre les rides
La microalgue Scenedesmus est une algue originaire du Sahel et qui, dans la nature, se développe aussi bien dans les zones humides d’eau douce ou les zones saumâtres. Cette incroyable capacité d’adaptation lui confère de nombreuses propriétés intéressantes.
Elle contient de nombreux pigments comme de la chlorophylle a et b, mais aussi des caroténoïdes. Mais ce n’est pas tout puisque les autres molécules d’intérêts produites par cette algue sont :
• De la lutéine ;
• De nombreux lipides et stérols ;
• Des protéines en grande quantité ;
• Des vitamines B1, B2, B7, B9, B12 et C ;
• Des polyphénols et des flavonoïdes.
Elle est utilisée en cosmétique pour protéger la peau des agressions extérieures et freiner l’apparition des rides.
Porphyridium cruentum
La microalgue Porphyridium cruentum est une microalgue rouge qui vit en eau douce. Sa couleur est proche du rouge violacé et elle possède des caractéristiques très intéressantes.
Elle est une source inestimable de plusieurs principes actifs et produits comme des acides gras polyinsaturés de type oméga-3, des polysaccharides et des pigments.
Les polysaccharides produits par cette algue rouge sont particuliers puisqu’ils sont sulfatés. Ils possèdent des propriétés uniques qui laissent entrevoir de nombreuses applications pharmaceutiques et industrielles, notamment dans le développement de biocarburants.
Elle est déjà utilisée en cosmétique puisque ses propriétés anti-inflammatoires et apaisantes pour les peaux sujettes aux rougeurs sont connues.
Skeletonema marinoi
La microalgue Skeletonema marinoi est une algue brune qui fait partie de la grande famille des diatomées. Les diatomées jouent un rôle primordial dans la survie des écosystèmes marins puisqu’elles constituent la base de la chaine alimentaire.
Cette algue possède une enveloppe constituée de silice appelée frustule. De forme sphérique ou cylindrique, elle vit en colonies de plusieurs millions d’individus réunis entre eux par des prolongements de silice.
La culture de Skeletonema est facile, car elle supporte sans problèmes les variations de salinité, même importantes. Néanmoins, il faut que la concentration en silice reste constante.
C’est pourquoi elle est utilisée en aquaculture pour nourrir les coquillages adultes tels que les huîtres ou encore les coquilles Saint-Jacques.
Source photo : Microphyt – https://www.flickr.com/photos/microphyt/6129734529